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Le 19 juillet 2018

Constitutions de Partie Civile

« Des drames qui se répètent  tragiquement, faute d’une  politique cohérente de prévention et de protection des mineurs en France » 

Nous aurions aimé pouvoir annoncer que le nombre des affaires de La Voix De l’Enfant concernant des enfants victimes aurait diminué en juin et juillet 2018, malheureusement il n’en est rien.

Ce qui nous indigne toujours autant est le fait que dans beaucoup de situations, les violences ainsi que la mort de petites victimes auraient pu être évitées pour peu que ceux chargés de leur protection aient eu le comportement juste et adapté au bon moment. Pour cela, il est nécessaire entre autres de sortir de son cadre habituel, d’accepter de se remettre en cause et d’apprendre ensemble des uns et des autres, lors de formations multidisciplinaires .

Par ailleurs, il est impératif de mettre l’enfant au centre de nos préoccupations, de nos priorités,  comme la loi du 14 mars 2016 et les textes internationaux, dont la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, signés et ratifiés par l’Etat français l’exigent.

Les procès et les constitutions de partie civile de La Voix De l’Enfant, de ces 2 derniers mois, démontrent qu’il y a urgence que l’enfant victime bénéficie de textes juridiques protecteurs qui lui soient propres.

Il est à craindre que faute d’une véritable politique de prévention, pensée et acceptée par l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance – société civile – institutionnels – élus et décideurs politiques – la situation des enfants victimes de toutes formes de violence ne demeure toujours aussi dramatique.

Il n’est pas tolérable d’accepter qu’aujourd’hui en France, 1 à 2 enfants meurent par semaine sous les coups de l’un ou de ses deux parents. 

Le cas du bébé Ambre en est la terrible preuve.

 

Ambre  :  Cour d’Assises du Nord-Pas-de-Calais  juin 2018 

La Cour d’Assises du Nord-Pas-de-Calais a condamné le 1er juin  les parents du bébé Ambre, décédée à 6 semaines des coups mortels donnés par son père et du fait de l’abstention volontaire de sa mère à les empêcher.

Le père, Alexandre Decobert a été condamné à la peine de 20 ans de réclusion, conformément aux réquisitions de l’Avocat Général, pour crime de coups mortels par ascendant sur mineur de moins de 15 ans, la Cour n’ayant pas retenu les actes de barbarie mais ayant retenu l’altération de son discernement, au moment des faits. Il a été aussi reconnu coupable de violences sur la personne  de Laura Hens, sa compagne et maman de Ambre .

Sa peine a été assortie d’un suivi socio-judiciaire durant 7 ans avec injonction de soins, et à défaut de suivi, à 3 années supplémentaires de réclusion.

La mère , Laura Hens a été condamnée à la peine de 5 ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis pour s’être abstenue, alors qu’elle pouvait par son action immédiate, sans risque pour elle et pour les tiers, empêcher un crime contre l’intégrité corporelle de sa petite fille Ambre.

Ayant privé son bébé d’aliments et de soins, au point de compromettre sa santé, elle a été arrêtée à la barre et écrouée alors qu’elle comparaissait libre.

Nous réaffirmons que ce drame aurait pu être évité  puisque plusieurs personnes avaient remarqué des traces sur le visage de l’enfant. Elles s’étaient cependant abstenues de tout signalement.

Il est important de rappeler pour l’opinion publique ainsi que pour de nombreux professionnels l’existence du 119, numéro national d’accueil téléphonique Enfant en Danger.

Enfin, La Voix De l’Enfant réclame avec force une amélioration des dispositifs de contraintes, actuellement inexistants pour les PMI. En effet, dans ce cas, une visite prévue a été annulée par la mère car le bébé portait des traces de coups et la seconde fois, la puéricultrice s’était déplacée mais avait trouvé porte close, alors que la mère et le bébé étaient au domicile.

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