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Le 24 juillet 2023

Une mère jugée par la Cour d’assises du Finistère pour l’assassinat de son fils âgé de 5 ans

Le 20 octobre 2020, les pompiers recevaient l’appel d’une femme qui demandait de l’aide pour secourir son fils âgé de 5 ans qui se trouvait en arrêt respiratoire. La police était requise pour intervenir au domicile familial, à Brest, à la demande des pompiers et du SAMU. Sur place, un pompier expliquait aux policiers que la mère disait avoir joué avec des coussins avant de se rendre compte que son fils ne respirait plus. Elle disait avoir prodigué un massage cardiaque avant d’appeler les secours. L’enfant, toujours en arrêt cardio-respiratoire, était transporté à l’hôpital. Il décédait peu de temps après. Une perquisition menée au domicile de la mère laissait apparaître quatre couteaux sur le chevet du lit, ainsi que des mots manuscrits sur le frigo révélant son état dépressif, ainsi qu’une volonté de se suicider.  Les enquêteurs découvraient également une lettre d’expulsion prévue le 19 octobre 2020, ainsi que des stylos injecteurs d’adrénaline sous le sommier à lattes d’un grand lit. Au cours de l’enquête, il a été relevé que de nombreux voisins entendaient régulièrement des pleurs de l’enfant, ainsi que des cris de la mère. Une pétition aurait d’ailleurs été transmise au bailleur. Des membres de la famille auraient par ailleurs été témoins de faits de violences (claques, fessées, douches froides, …).

Il ressort aussi de l’enquête que l’école avait transmis une première information préoccupante fin 2019, soit plusieurs mois avant le drame, notamment en raison des nombreuses absences de l’enfant, et de violences qu’il aurait subies de la part de sa mère. L’enfant a ensuite changé d’école, mais les absences persistantes, une nouvelle information préoccupante était transmise par le nouvel établissement en 2020. Entre temps, un signalement au parquet avait également été transmis par la responsable de l’Aide Sociale à l’Enfance, donnant lieu à la saisine d’un juge des enfants. Il ressort de certains témoignages qu’en dépit de rendez-vous fixés avec les services sociaux ou l’école, la mère ne se présentait pas, et ce, sans justification.

La Voix De l’Enfant déplore qu’un tel drame soit survenu alors que les autorités étaient saisies d’une situation qui avait alerté plusieurs professionnels. Cette mort d’enfant aurait pu être évitée si une protection effective avait été réalisée dans les temps. Il est urgent de palier au débordement des travailleurs sociaux en procurant davantage de moyens humains et financiers, ce qui permettrait un traitement plus rapide de ces situations et une protection effective des enfants en danger. Il est par ailleurs impératif, en cas d’opposition des familles aux mesures d’aide, de mettre à l’abri ces enfants, notamment lorsque sont observées des dégradations nettes des situations.

La mère a été condamnée pour la Cour d’assises à une peine de 25 ans de réclusion criminelle.

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