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Le 07 décembre 2018

CONFERENCE – Mineurs victimes de violences sexuelles : quelle prise en charge 20 ans après la loi du 17 juin 1998 ?

La Voix De l’Enfant a organisé, le 8 octobre 2018, au sein du Ministère des Solidarités et de la Santé, un Symposium relatif aux mineurs victimes de violences sexuelles de façon à constater les évolutions qui se sont opérées depuis la loi du 17 juin 1998, dite loi « Guigou », d’après le nom de la Ministre de la Justice en place à cette date.

Cela a été l’occasion pour Madame Violaine Blain, directrice du GIPED, de rappeler les chiffres et les statistiques recueillis par la plateforme 119-Allô Enfance en Danger. Monsieur Hugues de Phily, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Argentan a ensuite retracé l’évolution législative depuis la loi du 17 juin 1998. Par ailleurs, La Voix De l’Enfant a évoqué la synthèse  des données chiffrées relatives aux auditions enregistrées par les Unités d’Accueil Médico-Judiciaires Pédiatriques (UAMJP), Unités créées par ladite loi à l’initiative de La Voix De l’Enfant.

La conférence s’est poursuivie par des tables-rondes. La première était relative aux changements opérés dans les pratiques du recueil de la parole de l’enfant victime grâce aux UAMJP. Monsieur Bruno Belin, Enquêteur à la Brigade de Recherche de la gendarmerie de Saint-Malo, Monsieur Mickaël Eraud, Capitaine de la Brigade de Protection de la Famille du commissariat central de la police nationale d’Angers, Madame Nathalie Vabres, Pédiatre au CHU de Nantes, Monsieur Hugues de PHILY, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Argentan et Madame Valérie Gall, Psychologue à l’UAMJP d’Evreux, ont exposé leur expérience au sein des UAMJP.

Lors de la deuxième table-ronde, Madame Caroline Simonds, fondatrice et directrice artistique du Rire Médecin, et Monsieur Bertrand Morillon, Pédopsychiatre au sein de l’UAMJP de Saint-Malo sont venus présenter les pratiques et outils favorisant le recueil de la parole de l’enfant victime. Dans un cas, la présence de clowns dans les hôpitaux facilite les auditions ou examens médicaux des enfants. Dans l’autre, l’utilisation de pictogrammes facilite une communication non-verbale avec les enfants.

La troisième table-ronde concernait le devenir des Unités. Ainsi, Mme Marielle BONARDI, Responsable CRIP au Conseil départemental du Loiret a abordé la place des CRIP dans les dispositifs des UAMJP, Madame Dominique Brichard, Vice-Présidente de La Voix De l’Enfant, a parlé de la formation « des formateurs » UAMJP et Monsieur Jean-Marc Benkemoun, Pédopsychiatre au sein de l’UAMJP des Yvelines, a évoqué les moyens de pérennisation des UAMJP.

Enfin, au cours de la quatrième table-ronde,  une présentation de la Société Française de Pédiatrie Médico-Légale a été faite par Madame Martine BALENCON, Pédiatre légiste au CHU de Rennes, Madame Barbara Tisseron, Pédiatre légiste au CHR d’Orléans et Madame Nathalie Vabres, Pédiatre au CHU de Nantes.

La journée s’est achevée par une intervention de Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé qui a tenu à souligner l’importance du Ministère de s’associer à cette initiative compte tenu de l’importance des UAMJP qui incarnent un outil innovant et utile pour recueillir la parole des enfants victimes dans les meilleures conditions.

Ces échanges, animés par différents professionnels du monde judiciaire, médical et social, a été l’occasion de décrire le fonctionnement des UAMJP et de rappeler l’importance d’une pluridisciplinarité des équipes au sein des Unités. Tous s’accordent sur une volonté de développer les UAMJP et d’accroître leur nombre dans le but d’en ouvrir une dans chaque département.

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