Encore une démonstration que l’échelle des peines est très mobile ! Et que la justice burkinabée n’est souveraine que si l’Etat français y consent…
En juin 2015, un militaire des forces spéciales françaises déployées au Burkina Faso dans le cadre d’une opération antiterroriste s’est livré à des attouchements sur deux fillettes de 3 et 5 ans. Assez sûr de son bon droit et pour se filmer et pour oublier la caméra chez la mère d’une des fillettes, il a été dénoncé à l’ambassade de France puis aux autorités burkinabées qui ont laissé la justice française s’en occuper.
Imagine-t-on un militaire africain se rendant coupable de pareils actes en France laissé aux bons soins de la justice de son pays ?
Les armées violent et ce n’est pas la première fois, et très certainement pas la dernière fois, que des militaires français sont accusés d’agression sexuelle en Afrique. Et ce n’est pas la première fois non plus qu’une quasi impunité « sanctionne » ces comportements.
Rentré en France, l’agresseur n’a pas été incarcéré et a été jugé mardi 18 avril, poursuivi pour « agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans » et « enregistrements d’images présentant un caractère pornographique de mineurs de 15 ans ». Pour des faits passibles de dix ans de prison, le procureur a demandé deux ans dont dix-huit mois avec sursis. Le verdict sera rendu en juin.
Rappelons qu’en novembre 2016, un jeune homme a pris trois mois ferme pour vol d’un fromage dans un supermarché alors qu’il avait faim.
Une enfant d’Afrique violentée = un fromage volé… Voilà ce que nous dit la justice patriarcale, raciste et de classe.
Détruisons le patriarcat et toutes ses armées !
Alternative libertaire, le 22 avril 2017