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Le 20 novembre 2019

30ème anniversaire de la CIDE, avancées et défis à Madagascar

La santé, l’éducation, la protection, la liberté d’expression, la participation et l’écoute, tous ces éléments  font qu’un enfant peut vivre et grandir dans un environnement protecteur et épanouissant.

En signant et ratifiant la CIDE, Madagascar a pris des engagements pour améliorer le sort des enfants dans les années 90, plus exactement le 19 mars 1991.

Depuis, une avancée significative et un accès à l’information ont profité à l’enfance. La prise de conscience du statut et des besoins particuliers des enfants se traduit dans des lois et des mesures dans l’ensemble plus protectrices. La survie des enfants s’est améliorée grâce au dynamisme des stratégies de lutte contre les maladies, aux campagnes de vaccination massives. Les taux de scolarisation sont en progression notamment pour les filles, des mesures en faveur de la protection contre les pires formes d’exploitation ont été adoptées au fil des années.

La place qu’occupe l’enfant au sein de la société malgache n’est pas toujours très évidente.  Et la culture y est beaucoup pour quelque chose. Puisque  l’enfant représente la richesse, qui assure la continuité de la lignée, le sauveur de la famille, l’avenir de la famille, déjà à la naissance il a déjà beaucoup de responsabilité, l’enfant c’est un roi, mais l’enfant est quelque chose de fragile, qui n’a pas droit à la parole, qui est mou. Néanmoins, l’enfant a été, depuis longtemps, au cœur des préoccupations du législateur malgache. Ce qui explique les différents textes épars qui se rapportent soit directement soit indirectement à l’enfant.

Malheureusement, de nombreux enfants subissent toujours toutes sortes de différentes formes de violence dans leur quotidien. Des violences tant physiques que morales perpétrées aussi bien par leurs proches que par leur entourage en général. Et la législation malgache, jusqu’en 2007, ne traitait pas spécifiquement les violences contre les enfants. De ce fait, l’effectivité de la protection de l’enfant ne peut  être assurée par un seul texte aussi perfectionné qu’il puisse être. Outre les mesures de sensibilisation renforcées ainsi que la dotation de moyens aux acteurs de la protection, l’effectivité de la protection résiderait plus dans l’enchevêtrement cohérent et harmonieux des différents domaines ayant trait directement ou indirectement à l’enfant.

De ce fait malgré les progrès, le bilan des promesses par la ratification de la CIDE révèle cependant des failles et des fossés. Naître et grandir dans un environnement protecteur et épanouissant est loin d’être une réalité pour la majorité des enfants à Madagascar.  Les promesses en faveur des enfants souffrent d’un manque d’investissement par les autorités afin d’être efficace dans les services sociaux de base qui ne sont pas suffisant non plus.  Des menaces nouvelles pèsent sur l’avenir des enfants : le nombre des enfants pauvres en situation précaire, en contexte urbain, augmente. La crise économique et sociale qui se suive à Madagascar a un impact disproportionné sur les enfants en dégradant des conditions de vie déjà précaires. Les nouvelles technologies de l’information et la « globalisation » exposent les enfants à des menaces nouvelles d’exploitation. Les catastrophes climatiques que tous redoutent affectent plus sévèrement les enfants…

Bref, avoir une identité, une famille, apprendre, manger, se soigner : tout cela peut sembler bien naturel, mais à Madagascar, comme encore dans certains pays dans le monde malencontreusement, le naturel n’a pas encore trouver sa place.

Julia – Présidente de l’Association Enfants Antananarivo

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