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Le 09 août 2019

Un déplacement prometteur pour les enfants victimes de violences

Le 11 juin dernier, avec Madame Le Crom, Procureur de la République et les enquêteurs, l’équipe de l’Unité d’Accueil Médico-Judiciaire Pédiatrique malouine du Docteur Bertrand Morillon, pédopsychiatre, a accueilli Madame Brigitte Macron qui accompagnait Monsieur Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance ainsi que Carole Bouquet et Martine Brousse de La Voix De l’Enfant.

 

Cette UAMJP qui en 2008 avait entendu 48 enfants, en a auditionné 207 en 2018,    « uniquement des enfants dépendant de l’arrondissement judiciaire de Saint-Malo », précise la Procureure, Christine Le Crom.

Cette unité, c’est d’abord « une belle aventure » et « une énergie inépuisable au service de la défense des enfants, qui a réuni autour d’une même table hôpital, tribunal, parquet, société civile, État, mairie », a rappelé le Dr Bertrand Morillon, psychiatre. Elle accueille, écoute et prend en charge l’enfant victime dans sa globalité.

Unité de lieu, de temps et d’action l’UAMJP de Saint Malo est aussi l’une des seules avec Angers, Clermont-Ferrand, Orléans et Saint-Lô, sur les 62 existantes, à disposer d’une Salle de Confrontation Protégée (SCP). L’enfant, accueilli dans les locaux de l’UAMJP, n’est plus confronté directement à la personne mise en cause. C’est par visioconférence que s’opère la confrontation. « C’est un endroit que l’enfant connaît déjà, il est avec un enquêteur et un psychologue, et son agresseur présumé, se trouve soit à la gendarmerie ou dans le bureau du juge d’instruction », explique Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance.

Au cours de la Table ronde avec l’ensemble des professionnels intervenant au sein de l’UAMJP, Madame Brigitte Macron a fait part du profond intérêt qu’elle portait à cette cause : « Je suis extrêmement interpellée sur ces sujets, évoqués dans la moitié des courriers que je reçois. Je souhaite donc m’impliquer au maximum, on n’a que des devoirs vis-à-vis de ces enfants et eux n’ont que des droits, alors qu’on s’apprête à fêter les 30 ans de la convention internationale des droits de l’enfant. Il faut parler, il faut les écouter et surtout recueillir leur parole » a souligné Madame Brigitte Macron en saluant l’investissement sur ce sujet du Secrétaire d’Etat, Adrien Taquet et de La Voix De l’Enfant avec Carole Bouquet et Martine Brousse à l’origine de ces Unités d’Accueil.

Carole Bouquet a évoqué le long chemin parcouru pour que ces Unités d’Accueil en milieu hospitalier pour les enfants victimes de violences sexuelles et autres soient reconnues et dont elle a inauguré la première en janvier 1999. Se félicitant de l’intérêt porté par Madame Macron et de celui du Président ainsi que de la volonté du Ministre de déployer des UAMJP dans chaque Département, elle a précisé qu’il n’y en avait actuellement qu’une soixantaine et en souriant a ajouté « Il nous en manque encore au moins soixante. C’est pour cela que Brigitte Macron est là ».

A l’issue de cette visite de l’Unité d’Accueil Médico-Judiciaire Pédiatrique (UAMPJ) de Saint-Malo qui est un modèle pour les prochaines ouvertures UAMJP et SCP, Martine Brousse, a conclu « De la pratique naît l’expérience et de l’expérience l’expertise. Il nous faut poursuivre ce travail pluridisciplinaire qui apporte des réponses appropriées aux besoins des enfants en souffrance ».

Information par le Secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, des premières annonces relatives au Pacte pour l’enfance

Le 27 mars 2019, le Secrétaire d’État auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé, Monsieur Adrien Taquet lançait une concertation sur la prise en charge des enfants au titre de l’aide sociale à l’enfance. 6 groupes de travail créés à cet effet ont rendu leur rapport le 26 juin dernier. Après avoir relevé l’importance de la participation des enfants, des adolescents et des jeunes adultes aux décisions qui les concernent, ces groupes ont proposé diverses pistes notamment :

  • La co-saisine d’au moins deux juges pour les décisions les plus complexes concernant les enfants ;
  • La réaffirmation du rôle du projet pour l’enfant et son référent ;
  • La systématisation du recensement et du traitement des événements indésirables et des cas de maltraitance en établissements ;
  • La promotion des différents types d’accueil familial et l’amélioration du statut des assistants familiaux ;
  • Un meilleur accompagnement des enfants en situation de handicap à travers des équipes mobiles et des accueils de jour ;
  • L’organisation de l’intervention d’enseignants au sein des lieux d’accueil en protection de l’enfance
  • L’anticipation et une meilleure préparation des fins de mesures de protection et du retour à domicile ;
  • La clarification et le renforcement du pilotage de cette politique publique.

Ces propositions ont été en partie reprises lors des Assises Nationales de la Protection de l’Enfance le 4 juillet 2019 au cours desquelles le Ministre a dévoilé les grandes lignes du Pacte pour l’enfance, attendu pour cet automne. Ce dernier sera composé de trois piliers : l’accompagnement à la parentalité, la lutte contre les violences faites aux enfants et la réforme de l’enfance protégée. Parmi les mesures annoncées, M. Adrien Taquet a indiqué que lorsqu’une décision difficile ou déterminante pour la vie de l’enfant devra être prise, deux juges seront co-saisis, au lieu d’un juge prévu aujourd’hui. Par ailleurs, des indicateurs vont être créés afin de prendre en compte la parole des enfants dans l’évaluation de la qualité des procédures et des prises en charge liées à la protection de l’enfance. Le programme « devoirs faits » et le soutien scolaire numérique seront généralisés pour les enfants protégés. Enfin, un album de vie réunissant les souvenirs et photos de chaque enfant protégé sera créé.

La veille, le 3 juillet, la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’aide sociale à l’enfance a présenté son rapport composé de 18 propositions parmi lesquelles figurent celles présentées par La Voix De l’Enfant sur l’amélioration de la prise en charge médicale au moment de l’information préoccupante en créant une Unité d’Accueil Médico-Judiciaire Pédiatrique par département, en créant dans chaque centre hospitalier susceptible d’accueillir des enfants une équipe pluridisciplinaire référente « protection de l’enfance » et en  prévoyant un module dédié de formation effective des personnels de santé au repérage de l’enfance en danger.

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